“Ma femme me dit qu’elle est infidèle parce qu’elle n’est pas satisfaite de notre sexualité. Je n’arrive pas à l’accepter! Pensez-vous que ce soit la raison?”
Eh bien, pas spécialement. Au risque de vous surprendre, l’infidélité n’est pas liée à la sexualité mais à la vérité. L’infidélité, c’est le fait de ne pas respecter une promesse tacite ou explicite. C’est l’histoire d’un mensonge, d’une tromperie, d’une duplicité, d’une trahison, d’une absence de loyauté. Voilà pourquoi l’infidélité est si douloureuse. Voilà aussi pourquoi l’infidélité marque si profondément. Voilà encore pourquoi l’infidélité fragilise les relations humaines. La confiance est atteinte. La confiance en l’autre certes, et en soi surtout.
Si votre femme n’était pas satisfaite de l’intimité que vous partagez, elle aurait pu le dire, chercher des solutions, consulter un sexologue ou mettre fin à la relation. J’irai même plus loin, vous auriez pu décider ensemble de rompre d’un commun accord votre promesse de fidélité. Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait?
En réalité, il faut bien comprendre que l’infidélité provient davantage de fragilités personnelles que relationnelles. Les causes les plus courantes sont le manque de confiance et d’estime de soi, la reproduction du couple parental (on estime que 90% des personnes infidèles ont eux-mêmes des parents qui ont vécu l’infidélité), une tendance prononcée à « s’arranger avec la vérité », un accommodement avec sa conscience (par exemple « l’infidélité est mal à partir du moment où elle est su »), une méconnaissance du fonctionnement de la sexualité et des fantasmes à cause soit d’une absence d’information soit d’une désinformation.
L’insatisfaction sexuelle n’est pas la cause. De même, une sexualité heureuse n’est pas un garant de fidélité. En revanche, l’insatisfaction peut être un terrain favorable pour passer à l’acte. Ce n’est pas non plus le pouvoir d’attraction de l’amant qui en est l’explication. Ce dernier joue un rôle: celui de révéler les besoins enfouis de la femme. Derrière les besoins sexuels se cachent des besoins beaucoup plus profonds et existentiels comme celui d’être écouté, désiré, considéré, respecté, aimé.
Trop souvent, l’insatisfaction sexuelle sert d’alibi et induit un sentiment de culpabilité chez celui ou celle qui n’aurait pas été « à la hauteur des besoins sexuels » de l’autre. Cette culpabilité, il va falloir s’en dégager avant que le ver ne pourrisse toute la pomme.
Et vous qui me lisez, comment entretenez-vous une relation de confiance dans votre couple?
Comments are closed.