Bonjour Thérèse,

Il y a 20 ans, sur notre faire-part de mariage, nous avions mis cette citation d’Antoine de Saint-Exupéry : « S’aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre,c’est regarder ensemble dans la même direction. »

A l’époque, je trouvais cette phrase trop jolie, en lui donnant le sens d’être ouvert aux autres, de ne pas rester nombriliste sur notre petit bonheur de couple, mais de développer l’accueil et l’hospitalité avec des rêves communs.

Certes depuis, comme tous les couples, nous avons eu nos joies et nos peines, nos doutes et nos victoires.

Le porno fait partie des poisons qui ont essayé (qui essaye encore) de détruire notre couple. Quelle plaie !

J’en avait fait mon ennemie et à chaque fois que mon mari se faisait prendre dans sa spirale, je rageais, je me sentais trahie, abusée, nulle, trompée. Je le voyait faible et immature.

Il me fallait toujours du temps pour reprendre confiance, lui pardonner, et recommencer à y croire…

Grâce à la non-volonté de subir les circonstances et la volonté que les choses peuvent changer, on a suivi plusieurs formations. Quand on s’informe et qu’on chercher à comprendre comment tout cela fonctionne, l’attitude adéquate s’installe : l’ennemi n’est pas mon mari, ni le porno, mais bien ce qui est derrière tout ça dont le seul but est de détruire les couples, les familles, les individus.

La clé? Oui, c’est l’amour !

20 ans plus tard, cette phrase de St-Exupéry prend une tout autre signification.

On est passé du combat de « se battre l’un contre l’autre » au combat « ensemble contre » le porno et tous ses enjeux.

On est plus dans l’observation l’un de l’autre pour se juger, mais bien dans l’encouragement que là où on veut aller, on peut y arriver ensemble.

En plus d’être femme, maman, amie, coach… me voici maintenant aussi proche-aidante. La valeur de mon mari ne change pas malgré ses luttes et ses écarts. Cela ne remet pas en question notre amour, cela est à un autre niveau.

Ensemble, on est plus fort et on va réussir.

Il a besoin de mon soutien pour continuer à croire que le combat peut être gagné. J’ai besoin de son courage et de sa vulnérabilité pour garder un coeur compatissant et patient.

Le sentiment d’être aimé et de pouvoir aimer, vient noyer la mauvaise culpabilité et l’engrenage de ce cercle vicieux. La victoire est proche, et il peut être tellement fier de lui. Je le suis ! Et si reconnaissante du chemin parcouru.

J.