Témoignage : je ressens les mêmes troubles qu’une personne abusée sexuellement

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Bonjour Thérèse,

Je viens de finir de lire cette annexe du rapport de la CIASE*, « De Victimes à témoins », ce document dans lequel je trouve par morceaux tout ce qui m’a longuement habité et m’habite encore aujourd’hui.

J’ai appris à mettre tout cela à sa juste place. Et pourtant, pas d’agression physique sexuelle, pas de pédophiles pour moi, pas ce genre de type qui s’approche avec sa main perverse, non, rien de tout cela ! Et puis, pas un âge de cinq ans, pas un âge de 12 ans ou 13 ans, enfin, j’étais pas mineur.

J’avais déjà feuilleté des magazines, ceux qu’on allait voir, avec discrétion, dans les librairies, les “Lui”, les “Play Boys”. J’avais même vu un roman pornographique qui traînait dans les douches du lycée où j’étais interne à l’époque, en classe prépa maths.

Pour moi c’était à 19 ans et c’était un film porno.

A la lecture de tous ces témoignages, je découvre que ce qui habite ces personnes qui ont été agressées sexuellement, portent exactement les mêmes réalités intérieures que je peux connaître depuis ce jour, les mêmes difficultés psychologiques, les mêmes souffrances silencieuses, la même honte, la même culpabilité.


Alors ? Ai-je subi une agression sexuelle par film pornographique interposé ?

J’ai longtemps cru que « la première fois », c’est quand on se retrouve dans un lit avec une fille ou un garçon, avec cette personne qui partage avec vous un rapport physique réel, avec du toucher sensible. Je découvre cruellement aujourd’hui, à 56 ans, après des tas d’années de travail psychologique, après 10 ans d’une vie maritale habitée par les espoirs d’une relation qui aurait pu apaiser tout cela et qui n’a d’ailleurs pas empêché de fructifier, après trois ans d’une vie que j’appelle « ma traversée du désert » , après 15 ans de vie avec une autre femme qui a écouté puis entendu ces paroles, qui les a accueillies petit à petit, avec respect et tendresse, cette femme que j’ai reçue et qui m’a reçu, je découvre après tout cela que

« ma première fois », c’était quand j’avais 19 ans, dans cette salle de cinéma où je suis rentré, non pas parce que je le désirais, mais surtout pour ne pas paraître ridicule devant les copains.

Je me souviens encore de celui qui paraissait tellement jeune que la femme qui vendait les tickets n’a pas cru qu’il avait 18 ans et plus. Je me dis parfois que ma vie aurait été tout autre si j’avais paru jeune aux yeux de cette femme à l’époque…


Bon ! Je ne suis pas mort ! J’ai même réussi aujourd’hui à être très vivant et cela, grâce à la foi en Dieu et à toutes les belles rencontres que j’ai faites dans ce domaine-là, grâce à un travail psychologique régulier, grâce à la PNL, mais aussi et surtout grâce à la pratique combinée de nombreuses lectures et prières bibliques et au recours à un praticien en shiatsu et en médecine chinoise, l’ensemble contribuant à la recherche d’un équilibre à la manière d’un funambule.

Tout cela m’a donné de découvrir et de dire aujourd’hui aux plus jeunes que la Bible, c’est la notice de l’Amour, et que la stabilité n’existe pas, c’est l’équilibre sans cesse à trouver qui est en jeu. Car c’est bien cela que je cherchais avant tout. Clairement je suis passé par la mort, telle que je la comprends en lisant la Genèse au chapitre 3, c’est-à-dire cet état dans lequel personne ne peut nous voir, cette façon de se cacher, à partir du moment où l’on a touché à ce que chacun appelle selon son point de vue un bien ou un mal.

En l’occurrence, ce jour-là, le bien et le mal se sont mélangés, je ne savais plus où ils étaient. Alors je me suis caché, j’ai tout caché à l’intérieur de moi, pour que plus personne ne me voit. Et j’ai continué à chercher l’amour, mais cette fois, je le faisais caché, à la manière d’un mort !

Dans ma cachette, un seul a réussi à venir me chercher parce qu’il résonnait avec ma recherche d’équilibre au quotidien et je l’ai laissé rentrer : Dieu !

Aujourd’hui, en témoignant devant vous tous, j’écris une autre page de ma vie amoureuse.

M., 56 ans.

*La CIASE est la Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l’Église

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