Je ne lis pas de roman.
Je m’accorde du temps pour les essais ou les témoignages, c’est à peu près tout. Je me suis donc un peu forcée, cet été, à lire « pour le plaisir ».
Les choses humaines, j’ai aimé le titre. Je n’ai pas lu la quatrième de couverture, je m’y suis plongée immédiatement sans imaginer que j’allais me retrouver au cœur de tout ce qui constitue mon métier : « Le sexe et la tentation du saccage, le sexe et son impulsion sauvage » !
Alexandre Farel, 21 ans, est accusé par Mila Wizman 18 ans, de l’avoir violée lors d’une soirée étudiante arrosée d’alcool et saupoudrée de cocaïne.
Des faits comme celui-là, on en entend beaucoup. Énormément.
Leur point commun ? Ce sont des gamins, immatures, biberonnés au porno qui ne prennent pas la mesure de la gravité ce qu’ils font. Ils manquent cruellement d’éducation, de repères, d’autorité.
Le récit du procès est absolument passionnant.
Il s’agit de juger si oui ou non, il y a eu viol c’est-à-dire une pénétration commise avec violence, surprise, menace, contrainte. Et en fait, ce n’est pas évident.
Pour nous lecteurs, Les choses humaines est une leçon d’humilité.
Est-ce notre rôle de juger ?
Qui sommes-nous pour juger ?
Que croyons-nous savoir ?
A l’ère Metoo, tout le monde se permet de juger des hommes. On se permet de les traiter de violeurs parce qu’une femme ou plusieurs les accusent. On se pose comme juge, en permanence, alors que nous ne sommes que de simples témoins.
L’accusation est grave, aussi. Soyons prudents avec les mots.
A lire et à faire lire dès la terminale. Ce livre est un indispensable.