Une méthode zéro déchet, une sexualité écologiquement correcte: ça existe!

Rien. Pas un déchet, pas un polluant. Observer la présence et l’évolution de la glaire cervicale pour détecter la période fertile n’a strictement aucun impact négatif sur l’environnement ni sur le corps des femmes, ni de quiconque d’ailleurs. Et, qu’on se le dise, les quelques jours d’abstinence sexuelle quand le couple ne souhaite pas favoriser une grossesse, non plus. Le saviez-vous?

La troisième partie de Qu’est-ce qui pourrait sauver l’amour? (Albin Michel, 2020) est entièrement dédiée à l’alternative naturelle de la contraception: véritable emblème féministe et écologique!

Il est donc possible de vivre sa sexualité et de maîtriser sa fécondité sans prendre de risque pour sa santé ou celle des autres et sans la moindre dégradation de l’environnement. Et encore heureux !

Quoi de plus « naturel » que de faire l’amour ? Et quoi de plus naturel aussi que d’avoir un enfant en faisant l’amour? Cela, on l’a oublié, ou presque. Qu’il faille polluer, mutiler ou modifier les corps pour jouir et faire des enfants est un fait auquel on s’est étrangement accoutumé pendant toutes ces années.

D’où l’expression « méthode naturelle » pour qualifier ces pratiques fondées sur l’auto-observation des femmes, bien que s’abstenir sexuellement en période fertile n’ait rien de « naturel » !

Et d’où aussi l’expression « régulation naturelle des naissances », bien que le principe soit justement de ne pas laisser la nature décider d’une nouvelle grossesse ! Une précision terminologique s’impose donc. En fait, « naturel » est à comprendre au sens où il s’agit de respecter le mouvement « spontané» du cycle féminin et la fertilité masculine, des processus qui agissent d’eux-mêmes à l’intérieur du corps des femmes et des hommes.

Le principe consiste à ne pas modifier les corps, à les laisser à l’état naturel.

Ce n’est donc pas la méthode qui est naturelle, bien au contraire !

Ici, tout le principe est de saisir par son intelligence ce qui se vit au niveau charnel et d’exercer sa volonté en adaptant sa vie sexuelle au désir d’avoir ou de ne pas avoir d’enfant. Il n’est pas question de se laisser vivre en fonction de ses envies physiques et en cela, cette pratique est franchement contre-nature. Quand je suis en période fertile, que ma libido est plus forte, que je souhaite avoir une relation sexuelle mais que je pense, après réflexion, qu’il ne serait pas souhaitable de prendre le risque d’avoir un enfant, je dois renoncer à cet acte et faire preuve d’imagination pour vivre autrement le moment de l’intimité sexuelle. La pratique est plutôt « contre-naturelle » en ce qu’elle invite l’homme et la femme à se libérer du déterminisme biologique et hormonal qui les fixerait dans un comportement dicté par l’envie sexuelle en vue de la reproduction.

Les «méthodes naturelles» impliquent de laisser faire la nature dans ses processus mais non de se laisser faire passivement par les comportements naturels auxquels elle dispose.

Bref, vivre les «méthodes naturelles» requiert d’utiliser ses facultés sensorielles, pour s’observer, ses facultés émotionnelles, pour se mettre à l’écoute de ses désirs, et ses facultés proprement humaines : raison, volonté, imagination.

La suite à lire dans Qu’est-ce qui pourrait sauver l’amour? Albin Michel, 2020

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