Certes, la tendance du moment est au rétro. Mais de là à revenir à la pratique du retrait sous prétexte de ne plus vouloir se bourrer d’hormones, c’est too much, non? Ecouter les vinyles de ses parents, oui. Tricoter comme mamy, oui encore. Mais utiliser une méthode de contraception qui date de l’Antiquité, c’est pas cool. Vraiment.
Pourtant le phénomène est hallucinant, il prend de l’ampleur. Depuis que les femmes ont découvert que la pilule contraceptive est un médicament (oh, révélation), avec de (pas si) potentiels effets secondaires, elles abandonnent peu à peu cette méthode trop peu dans l’air bio-écolo du temps, il est vrai.
Du coup, pourquoi ne pas simplement se stimuler l’un et l’autre sexuellement et se désunir au moment de l’extrême jouissance? Oui, pourquoi pas… se disent de plus en plus de jeunes gens. C’est une sorte de masturbation réciproque parmi d’autres, c’est un fait. Un bon moyen de frustrer sexuellement les femmes aussi, stressées que l’homme – concentré sur le moment de son éjaculation – ne se retire à temps! Et puis, se retirer au moment de se donner c’est… comment dire… une manière particulière de faire l’amour.
Bon, on commence par quoi? Par le cours d’éducation sexuelle que vous n’avez jamais eu vous informant qu’il existe déjà des spermatozoïdes dans les premières sécrétions masculines (autrement dit AVANT le moment de l’éjaculation) ? “Mais ça a marché, on le fait depuis plusieurs mois” me confie-t-on. Peut-être. Mais il n’empêche qu’utiliser en 2014 la méthode contraceptive la moins efficace c’est certainement, en fait, ne pas s’avouer un léger désir de bébé… ne me dites pas le contraire!
Sauf qu’à l’approche de la date des règles suivantes, l’angoisse monte. Or, l’angoisse d’être enceinte c’est bien de cela dont les femmes d’aujourd’hui peuvent être quasi libérées par des techniques de contrôle de fertilité efficaces (quelles soient naturelles ou artificielles).
Ou alors, commençons par le commencement: l’intimité sexuelle. Le retrait est une pratique fameusement mauvaise pour l’épanouissement sexuel car le contrôle excessif qu’elle demande empêche le lâcher-prise que l’orgasme mutuel requiert. C’est aussi s’empêcher de vivre un moment de communion en se séparant au moment où l’homme et la femme aspirent à ne faire plus qu’un… A proscrire de toute évidence au tiers de la population masculine qui est éjaculateur précoce en espérant que ceux qui ne l’étaient pas ne le deviennent à force de maîtrise et de stress!
Inutile de dire aussi que “se retirer” ne protège pas des infections et maladies sexuellement transmissibles… Cela ne peut se vivre que dans un couple fidèle. Passons, à ce stade à quoi bon mettre en garde?
Donc non, ce n’est pas cool de faire l’amour comme ses (arrières) grands-parents. Prenez plutôt le temps de comprendre vos envies et désirs profonds afin de trouver ce que vous cherchez et de choisir parmi toutes les nombreuses méthodes qui existent. Il faut ensuite vous informer, éventuellement être formé(e) ensuite par des personnes compétentes et vous faire accompagner le temps qu’il faut pour gagner confiance.
Pour celles et ceux qui ne supportent plus la pilule et les autres contraceptifs hormonaux, les préservatifs ou encore le stérilet, il existe des méthodes dites “naturelles” basées sur une connaissance de sa fertilité. Elles requierent une abstinence périodique si le couple ne souhaite pas d’enfant. Mais qui dit “pas de pénétration” ne dit pas absence de moment d’intimité sensuelle et sexuelle! (Consulter les vidéos sur le sujet).
Mon point de vue, c’est que la méthode du retrait est un véritable (et dangereux) retour en arrière alors que les nouvelles méthodes dites “naturelles” sont modernes dans le sens où elles se fondent sur des connaissances scientifiques pointues et récentes. De plus, elles invitent à faire preuve de beaucoup de créativité, de fantaisie et de sensualité… et ça, c’est très “libération sexuelle”!
En conclusion, retenez bien une chose: la manière de gérer sa fertilité a toujours un impact sur la manière de vivre sa sexualité et sur l’amour du couple (à court, moyen et long terme). La question de la méthode est donc cruciale, ce n’est pas un détail.
T.
Comments are closed.