Forcément, quand on est la nana qui remet en cause le discours sur la pilule, l’avortement, l’homosexualité, le préservatif et…et en fait ça suffit déjà amplement (pas besoin de rajouter qu’en plus elle prône les vertus des méthodes naturelles): on se permet de lui coller l’étiquette “catho” les yeux fermés!
Ah oui, messieurs dames, nous sommes en France et en France, pays de la liberté, de la laïcité et de l’égalité, on a un besoin, c’est irrépressible, celui de mettre des étiquettes sur les gens, de les classer en fonction de leur conviction religieuse, de leurs opinions politiques, de leur vie sexuelle, de leur niveau socio-économique, de leur couleur de peau!
“Elle est blanche, elle est blonde aux yeux bleus, elle s’appelle Thérèse (ça ne s’invente pas!), elle s’est mariée (très) jeune à un homme, elle est mère de trois enfants… Bon et bien, c’est clair, pas besoin de faire un dessin! Ah, elle est belge? Désolé pour elle!”
C’est beau cet esprit rationnel, capable de faire des liens pseudo-logiques entre tous ces éléments récoltés de-ci, de-là, parce qu’on veut savoir si ce qu’elle dit est “casher”, ou pas. On ne va quand même pas s’appuyer sur ce qu’elle dit et ce qu’elle fait pour accorder notre confiance, nooon il ne manquerait plus que ça! On veut un tampon pour savoir ce qu’on doit en penser.
“En même temps, elle ne porte que des haut talons et des jupes très courtes, elle parle de sexe avec zéro complexe, elle jure (souvent), elle dit que séduire (son homme) c’est bien, dormir à poil c’est l’idéal, elle parle des fantasmes et du plaisir sexuel… Pas du genre très catholique tout ça!”
Il y a des “genres”, en France: un pour les gays, un pour les juifs, un pour les riches, et ainsi de suite pour chacune des catégories. C’est important de les respecter voyez-vous sinon vous perdez les gens, ils sont troublés, ils ne peuvent plus vous cataloguer, ils sont déstabilisés!
“Ouais, mais c’est que de la com’! Moi ce qui me dérange c’est qu’elle n’assume pas! Jamais elle ne dit qu’elle est catho, c’est malhonnête de sa part.”
On connaissait le coming-out pour ceux qui dirigent leurs désirs et amours vers des personnes de même sexe. J’en parle d’ailleurs dans mon bouquin, au chapitre 3. J’ai découvert en revenant de New York le “coming out catho” fondé exactement sur le même principe: sentiment d’être oppressé et rejeté par la société, retournement des insultes en fierté, revendication de sa foi comme identité, former une communauté qui regroupe pourtant des réalités aussi diverses que son nombre d’adhérents, jeter la suspicion sur quiconque n’assume pas publiquement ses convictions… C’est le fonctionnement du communautarisme dont nous savons ô combien il favorise l’unité de nos sociétés!
Et bien, je lutterai tant qu’il le faut contre cet écueil.
Au lieu de chercher à me mettre une étiquette lisez mon livre, découvrez mes actions, lisez mes articles sur mon blog, venez me rencontrer en conférence ou dans mon cabinet, posez-vous ces questions: est-ce que ce qu’elle dit est vrai? Est-ce que je suis d’accord avec sa vision? Est-ce que ce qu’elle fait est bien et même, est-ce qu’elle fait du bien?
C’est la seule chose qui importe pour accorder sa confiance. L’étiquette? C’est du vent ou plutôt c’est un refuge rassurant pour ceux qui brassent du vent.
Moi, ce que je crois, c’est que “La vérité vous (nous) rendra libre”!
T.