Retrouvez ma tribune dans Le Figaro du 12/02. Affaire Olivier Duhamel, livre de Vanessa Springora: où sont les pères?
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“De la nudité des parents et de leurs amis exposée avec arrogance et provocation devant les enfants (« C’est avec les petites carottes qu’on fait les meilleurs ragoûts, ma fille ! » prévient Duhamel en laissant tomber son paréo, selon le récit de Camille Kouchner), à l’organisation par la mère du « déniaisement » de son fils, jeune adolescent, par une de ses amies de vingt ans son aîné, aux veillés l’été à imiter devant les adultes hilares des actes sexuels pour leur faire deviner le titre d’un film pornographique glissé à l’oreille de l’enfant, l’inquiétude de la mère exprimée à sa fille qu’elle soit encore vierge à 12 ans, les « pelles » roulées par des adultes aux enfants, ou encore la petite Camille qui masse, caresse les adultes partout, tout le temps, pendant des heures, etc. C’est dans ce contexte particulier qu’Olivier Duhamel abuse sexuellement du fils de sa femme. Il n’y a aucun repère. Il n’y a d’ailleurs pas leur père, « Bernard » comme il demande à se faire appeler. Le grand absent. « Tu dois le comprendre. Médecin, il a choisi de sauver les autres enfants. Pas les siens » dit « Evelyne » à sa fillette.
Le plus intéressant dans ce récit, à mon sens, c’est la conviction qu’a ressentie Victor*, le frère abusé, que l’acte sexuel imposé par son beau-père n’était pas juste. Et quand il raconte les faits à sa sœur jumelle, immédiatement et bien qu’ils ne soient encore que des adolescents, elle en est convaincue, elle aussi. La confusion qui régnait dans leur famille aurait dû les faire douter et ce, d’autant plus qu’elle s’est fondée sur des idées élaborée par les intellectuels de l’époque. Ce qui signifie qu’une conscience morale existe, et qu’elle contredit l’idéologie.”