Témoignage : J’étais accro à la masturbation

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J’ai 38 ans, je suis mariée depuis 11 ans et j’ai 3 enfants entre 8 et 4 ans.

Je viens d’une famille catholique pratiquante où on parlait beaucoup d’amour.  J’ai eu un très beau témoignage de vie de couple sous les yeux à travers l’exemple de mes parents qui ont réussi à se reconstruire après une très longue crise. Je suis issue de cette réconciliation.

Je suis la dernière de 5 enfants et j’ai beaucoup d’écarts avec mes frères et sœurs. J’ai donc eu accès à beaucoup de contenus qui n’étaient pas adaptés à mon âge, et ce très jeune, tout simplement parce que je me cachais derrière un fauteuil pour regarder leurs films ou que je piquais des BD discrètement.

J’ai vu des scènes érotiques trop tôt. Personne ne s’en rendait compte.

Vers 8-9 ans, ma mère a repris le travail et m’a confié à la mère d’une copine de primaire, du même village que moi. Je n’aimais pas l’atmosphère qui régnait chez eux et cette copine me faisait souvent de sales coups.

Un jour, elle a été piocher une cassette porno dans le bureau de son père à la cave (une étagère était pleine à craquer de cassettes) et nous avons regardé ensemble. Je me souviens juste d’une scène : un couple parlait sur un lit puis la femme a accroché un god ceinture à sa taille et a sodomisé l’homme. C’était sans aucune émotion, ni gémissement, ils avaient l’air aussi impliqués que pour une séance de sport. 

Plus tard, au collège, des copains m’avaient proposé de regarder du porno pendant une soirée. Je me souviens très bien de mon excitation physique que je cachais par des blagues. On regardait ça en rigolant, ça n’a jamais dérapé heureusement et c’est arrivé plusieurs fois.

Dans l’intimité, j’étais accro à la masturbation qui a toujours fait partie de ma vie, sans que je sache ce que c’était.

Je serrais les jambes très fort dans toutes les situations de stress. Je ressentais alors une décharge de plaisir mais le stress ne partait pas du tout. C’était un engrenage. Je me souviens très bien avoir pensé à des scènes porno pour être excitée quand je suis devenue adolescente et j’ai été en regarder seule plusieurs fois. Comme nous n’avons eu un ordinateur relié à Internet qu’à mes 16 ans, j’ai quand même été un peu épargnée.

Une amie d’enfance récemment m’a dit récemment : « Tu sais que tu es la seule personne qui m’a fait regarder du porno ? C’était à une soirée pyjama de 5ème. On a regardé une cassette chez toi. »

Je ne m’en souviens absolument pas. Et je n’avais pas de cassette chez moi donc quelqu’un avait du en ramener une. Je me suis alors souvenu avoir incité une autre amie chez qui je dormais à regarder le film érotique de M6. Je me souviens aussi qu’en primaire, je mimais sous forme de sketch un rapport sexuel à mes cousines hilares. J’ai réalisé que je pensais beaucoup (trop) à ça par rapport aux autres enfants de mon âge.

Plus tard, je rêvais d’attendre le bon pour avoir des relations sexuelles, tout en essayant de gérer ma libido avec beaucoup de masturbation entretenue par les images que j’avais vues. A 22 ans, j’en ai eu marre d’entendre parler de sexe à tout bout de champs (autour de moi absolument tout le monde avait une vie sexuelle) et j’ai décidé de me lancer juste pour découvrir ce que c’était. Un abandon total de mes valeurs. Une fois cette étape franchie, plus rien ne me retenait quand je rencontrais quelqu’un. J’ai expérimenté que je disais parfois oui en pensant non, que j’étais prête à tout pour plaire et faire plaisir (selon les codes vus dans les films) et dans un but vain d’être aimée (ce qui n’a évidemment jamais mené à une relation amoureuse).

Je ne sais pas exactement jusqu’à quel point le porno a joué un rôle dans cet enchaînement de relations mais il a très clairement pollué mon rapport à la sexualité.

V., 38 ans.

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