Question: mon enfant se masturbe, que faire?

“Comment réagir à ce qui apparaît comme de la masturbation chez le jeune enfant (en l’occurrence, chez mon fils de 3 ans et demi) ?”

Combien de fois déjà, les jeunes parents m’ont-ils posé cette question? Voilà bien une situation qui déstabilise, à juste titre d’ailleurs! Je profite donc de votre email pour y répondre sur mon blog afin de rejoindre ceux qui s’intéressent aussi à la chose…

La capacité du tout petit à découvrir le plaisir que lui procure un certain toucher de ses organes génitaux est bluffante, avouons-le! On se galère à leur apprendre la vie mais le plaisir, ça, ils se débrouillent comme des grands!

Et c’est ici que naît le trouble: le geste de l’enfant renvoie à celui de l’adulte. Spontanément, les parents projètent alors sur l’enfant leur propre rapport à la sexualité. A coup de “c’est pas bien” ou “c’est pas grave”, ils envoient (inconsciemment) une perception du corps et du plaisir qui s’imprime dans l’esprit du petit.

Entre parents, on se balance des petites sentences du genre:”ah, c’est bien la fille de sa mère!” ou bien des “je rêve, déjà! T’es comme ton père toi!” On s’interroge aussi :”toi aussi, tu faisais ça à son âge?” et chacun de répondre un timide “j’en sais rien, moi! J’m’en souviens plus! Tu m’embêtes avec tes questions, j’y suis pour rien moi!

Pour éviter de plaquer une vision d’adulte sur le vécu de l’enfant, il faut être avant tout capable de reconnaître son émotion: est-ce de la gêne, de la confusion ou de l’indignation? Ou serait-ce plutôt de l’amusement, de l’envie ou de la moquerie? Chacune de ces émotions fait écho à sa propre histoire, à son vécu sexuel passé et présent qui ne regarde pas son enfant et qu’il serait injuste de lui faire porter.

Car en plus, la masturbation du jeune enfant n’est absolument pas celle de l’adolescent ou de l’adulte. Elle consiste en une découverte du corps. Il n’y a pas de fantasme, c’est-à-dire d’images érotiques qui est associée. Ce n’est pas non plus pour se soulager d’une pulsion sexuelle trop forte.

Par contre, c’est important que les parents éduquent l’enfant en imposant quelques règles. J’ai envie de dire, comme on le fait pour la nourriture: on ne se sert pas tout seul dans le frigo, on ne grignote pas entre les repas…D’un besoin, les repas peuvent devenir un lieu de plaisir partagé quand ils sont pris ensemble, etc!

Bref, c’est la même chose pour l’éducation à la sexualité et plus précisément pour notre sujet, l’éducation au plaisir et à la pudeur. Le plaisir sexuel c’est bon mais il y a des lieux et des moments pour le vivre : pas devant les autres, pas pendant les activités de la journée et il est appelé à se partager… une fois adulte!

Il faut veiller à respecter l’intimité de son enfant en ne s’occupant pas de ce qu’il vit dans le secret de sa chambre. S’imposer aussi la discipline de toquer avant d’entrer dans la salle de bain ou les toilettes et cela, dès tout petit.

C’est important aussi de veiller à ce que son enfant ne se replie pas sur lui… Dans certains cas, il faut savoir le relancer dans une activité, l’inviter à jouer avec d’autre enfants, écouter peut-être aussi sa peine ou ses soucis qui lui donnent l’envie de rester seul.

Comprenez bien que le problème de la masturbation en général n’est pas l’acte en lui-même mais le replis sur soi auquel il peut souvent conduire.

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