“J’allaite, je n’ai pas eu mon retour de couches, mais ma fille commence à faire ses nuits… Même si nous désirons avoir d’autres enfants par la suite, il semble préférable qu’ils aient plus de 10 mois d’écart. Je n’ai pas vraiment confiance dans mes observations, mon état de mère allaitante étant tout nouveau pour moi, le seul contraceptif naturel est-il l’abstinence?”
Question posée via la page contact.
Ce n’est pas une période facile, je comprends très bien votre inquiétude mais nous avons aujourd’hui des connaissances qui peuvent aider à maîtriser la fécondité après la naissance d’un enfant.
Tout d’abord, il faut savoir que l’allaitement bloque l’ovulation sous certaines conditions:
L’allaitement doit être complet (l’enfant est nourri exclusivement au sein) avec au minimum 6 tétées par jour à maximum six heures d’intervalle, pendant les six premiers mois de l’enfant
et en l’absence du retour de couches (de saignements menstruels).
Tant que ces conditions sont strictement respectées, l’ovulation est bloquée.
Par conséquent, le jour où les parents se réjouissent parce que leur enfant “fait ses nuits” (c’est-à-dire qu’il dort plus de six heures d’affilées), ça veut dire que l’ovulation peux revenir ! Watch out!
À ce moment-là, et pas avant (donc profitez-en!), reprenez vos observations pour repérer l’arrivée de la période ovulatoire.
Chaque jour se demander et noter:
– qu’est-ce que j’observe ? De la glaire? Des pertes blanches? Rien?
– qu’est-ce que je ressens au niveau de la vulve? Je me sens sèche? Je me sens mouillée?
Tant que les signes de fertilité ne sont pas observés, appliquez les conseils de la période pré-ovulatoire c’est-à-dire : union sexuelle un jour sur deux et le soir (pour se laisser dans la journée le temps de s’observer).
En cas de doute on peut y ajouter des tests urinaires d’ovulation (à acheter en pharmacie) pour vérifier ses observations.
Cette période, avant que l’ovulation ne revienne, a une durée très variable d’une femme à l’autre et en fonction de la fréquence de l’allaitement.
Donc, l’abstinence sexuelle n’est absolument pas de rigueur pendant cette période ! Les jeunes parents peuvent se retrouver, à leur rythme et sans l’angoisse d’une nouvelle grossesse (en tenant compte des conditions ci-dessus).
Mais ce qui n’est franchement pas facile, c’est que cette période peut durer (parfois des mois) et que les prescriptions pour guetter une nouvelle ovulation sont contraignantes lorsque la fatigue se fait ressentir et les moments à deux sont de plus en plus rares…
Pour celles et ceux qui n’y verraient pas d’obstacle moral ou religieux, l’usage des préservatifs peut parfois servir de palliatif pour se retrouver et on sait à quel point il est important que les jeunes parents ne s’oublient pas “dans” leurs enfants et se retrouvent femme et homme pour reformer peu à peu leur couple. (Bref, je reparlerai de la sexualité après bébé! )
Mais l’usage du préservatif vient modifier les observations au niveau de la glaire cervicale ce qui, au final, n’est pas forcément une bonne aide…
S’il vous reste des questions, n’hésitez pas à m’écrire ou à venir me rencontrer pour en parler plus précisément.
Surtout, ne restez pas seule, ne faites pas de “bricolage”, ne renoncez pas en vous abstenant sexuellement… Nous sommes, je le répète, en 2014 : on peut vivre cette période spéciale dans la vie d’une femme et d’un couple.
Pour celles et ceux qui auraient des informations complémentaires, n’hésitez pas à nous les partager dans les commentaires!
Bien à vous,
T.
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