Opinion: Regarder du porno, c’est être complice et responsable de violences sexuelles

Et si on abordait d’abord le problème social ? C’est peut-être celui qui vous importe le moins mais qui en dit pourtant le plus. La réalité, c’est qu’à chaque clic, on entretient et accroît des réseaux de prostitution, la traite d’être humain, l’esclavagisme sexuel et, du même coup, le profit des multinationales du sexe. Car oui, ce ne sont pas des choses qui s’emboîtent et se déboîtent à la faveur des fantasmes mis en scène, ce sont des personnes humaines. Elles ont un vrai cœur, un vrai corps, une vraie âme, une vraie vie. Elles se vendent et se bradent au gré de l’offre et de la demande d’un marché énorme, un marché mondial, dirigé par une poignée d’individu dont on ignore quasi tout. C’est que la pornographie est devenue une industrie, aux pratiques obscures et dangereuses, qui a fait du sexe un produit de consommation comme un autre. Exit la volonté de libérer les mœurs, l’objectif n’est rien d’autre que le profit. Pour gagner plus, il faut repousser les limites, aller de plus en plus loin dans une surenchère de violence et de pratiques qui dépassent l’entendement humain afin de répondre à la soif insatiable des consommateurs. Le client est roi. Bien au chaud, seul et derrière son écran, il se conforte dans une certaine lâcheté : « Après tout, c’est leur choix de faire des vidéos pornos », se dit-il pour se donner bonne conscience. Mais vous en connaissez beaucoup, vous, des petites filles et des petits garçons qui rêvent de ne devenir qu’un sexe, qu’un trou, qu’un fourre-tout pour faire éjaculer des hommes ? Ce « choix » s’ancre dans une histoire, un vécu. Il est considérablement influencé par des contraintes sociales, économiques et psychologiques que l’on feint d’ignorer pour ne pas vomir de culpabilité.

Extrait de ma réponse à la question “Quel est le problème de regarder de la pornographie?” dans Aime et ce que tu veux, fais-le!, Albin Michel, 2018.

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