Témoignage : du “plaisir solitaire” ne subsiste que le solitaire

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Bonjour Thérèse.

J’ai 22 ans et cela fait quelques temps maintenant que je réalise pas à pas l’impact de la pornographie sur ma vie, j’ai été orienté vers vos travaux dans le cadre d’une cure psychanalytique.

Au-delà même du social, je suis un jeune homme vierge de 22 ans désincarné. Le porno inhibe mes sens et ferme les valves de l’imaginaire, du plaisir, m’éloigne des désirs qui me traversent et m’impose ceux des autres ; mon inconscient est cerné de toute part.

Aujourd’hui je constate que l’acte est à l’envers : la pornographie n’est plus l’outil de ma masturbation mais la masturbation l’outil de ma consommation.

Répondre à ces pulsions n’est plus sexuel mais addictif, et du « plaisir solitaire » ne subsiste que le « solitaire ». Le social est froissé. 

J’admet le lien manifeste entre cette consommation qui s’élève à plusieurs fois par semaines, et mes difficultés sociales, affectives et amoureuses. L’impact et l’inhibition sont insoupçonnés et se dévoilent à mesure que j’y prête attention.

Ça a commencé aux alentours de mes 13 ans, et l’escalade a été insidieuse, facile, guidée et au mépris d’une naturelle méfiance quant à ce support.

Aujourd’hui, je constate les dégâts et me sens impuissant et coupable, même si vos mots sur ce point précis sont éclairants. Je souhaite vaincre ce léviathan, pour rendre tout d’abord justice à mon corps malheureux; en détresse, coupé de son imaginaire, esseulé et mis à distance de ses passions, de ses joies et de ses vrais désirs.

Les témoignages et vos interventions me donnent beaucoup d’espoir.

Je vous remercie et souhaite bon courage à tous.

F., 22 ans. 

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