Le féminisme de rattrapage n’est pas un féminisme, c’est un masculinisme.

Est-il possible pour les femmes d’évoluer dans un monde professionnel pensé par des hommes et pour des hommes sans modifier leur corps et tout en respectant leur cycle féminin? Je ne crois pas.


En 2020, on encourage encore les femmes à prendre la pilule en continu. Le masculinisme déguisé en pseudo-féminisme, c’est ça.


Sous pilule, les femmes ne sont plus fertiles, n’ont plus de cycle, plus de règles, plus de douleur, plus de changement d’humeur liés aux variations hormonales. Les femmes répondent désormais à l’idéal masculin : la constance.


Elles ne sont plus gênées par leur corps et peuvent enfin faire du sport comme un homme, étudier comme un homme, travailler comme un homme, avoir une carrière linéaire comme un homme, être soumise à la pression professionnelle comme un homme, avoir des postes à responsabilité comme un homme, être indépendante financièrement comme un homme.


Les étudiantes se disent entre-elles : « En classe prépa, un conseil, mets-toi sous pilule ! » et les salariées: « As-tu pensé à congeler tes ovocytes ? ». Conscientes de l’effort qu’elles vont devoir fournir pour être en capacité de performer au travail autant que les hommes, elles ne peuvent pas se permettre d’être affaiblie par leur cycle féminin.


Pour rattraper les hommes, elles sacrifient leur corps sur l’autel de la liberté.


Le féminisme de rattrapage, n’est pas un féminisme.


A lire dans Qu’est-ce qui pourrait sauver l’amour, Albin Michel, 2020.

Vous devriez aimer