Le projet « féministe » des marcheuses parisiennes du 7 mars 2020.
« J’aime pas les garçons. C’est méchant les garçons. J’aime que les filles. C’est gentil les filles ».
5 ans d’âge mental.
C’est pas dans la rue qu’il faut aller, c’est en thérapie.
ça, c’étai d’abord un Tweet. Puis, ce “coup de gueule” a donné lieu à un article pour Valeurs Actuelles.
C’est pas dans la rue qu’il faut aller, c’est en thérapie.
Elles ont la haine. Elles la crient, elles l’écrivent. Sur les pancartes des marcheuses du 8 mars on peut lire : « Tous les mecs sont des connards (même le tien !) », « On se lève et on broie vos prostates », « Les hommes morts ne violent plus les femmes ». Et un nouvel impératif : « Délivrez-vous du mâle, soyez lesbiennes ». Les garçons sont méchants, j’aime pas les garçons. Les filles sont gentilles, j’aime les filles. La féministe de 2020 a cinq ans d’âge mental. Elle s’emporte comme une enfant, elle réagit comme une enfant, elle pense comme une enfant. Normal. Quand on est en prise directe avec la colère, on perd les fonctions supérieures de son cerveau, les facultés du cortex préfrontal. Incapable de raisonnement, incapable de moralité, incapable de logique, incapable de trouver une solution, incapable de prendre une décision, on n’est que dans la réaction émotionnelle. « Violeur, à ton tour d’avoir peur », « La honte doit changer de camp », c’est la « riposte féministe » aux « violences sexistes ». Riposter. Œil pour œil, dent pour dent. Insidieusement, les affiches de ce féminisme revanchard, vengeur et justicier nous persuade que nous sommes dans une guerre des sexes. Comment ? En simplifiant à outrance la réalité : « Elle le quitte, il la tue » placardent-elles sur les murs de nos villes, tout en comptant le nombre de « féminicides ». A les lire, les hommes sont des violeurs et des assassins potentiels. A les lire aussi, si elle ne l’avait pas quitté, il ne l’aurait pas tué. Les femmes sont, de ce fait, conditionnées à vivre en alerte, sous la menace permanente de la violence masculine qui pourrait sévir n’importe où, par n’importe qui. A les lire, nos enfants se sentent insécurisés. Bon nombre d’entre eux ont des parents séparés : « Si maman part, papa pourrait la tuer? ». Vivre dans la peur. Vivre dans la peur de soi (pour les hommes), vivre dans la peur de l’autre (pour les femmes), vivre dans la peur de la relation (pour les enfants). C’est ça, le projet féministe du XXIe siècle ? La peur est pourtant l’émotion la plus inhibitrice de la liberté.
Elles s’activent, ces féministes modernes. Contre les « féminicides », contre les « porcs », contre la « charge mentale », contre les inégalités salariales, contre les discriminations. Se battre contre les injustices et les inégalités, qu’est-ce que ça a de féministe ? Seulement l’histoire que l’on se raconte. Tout cela serait l’effet de la domination masculine dont les femmes seraient victimes. Elles s’activent, elles s’activent. Et râlent parce que rien ne change, vraiment. Peut-être qu’il serait temps de faire un état des lieux ? Peut-être qu’il serait temps d’analyser les causes ? Peut-être qu’il serait temps de trouver une alternative ? Parce qu’elles ont raison. Dans le fond, rien n’a changé si ce n’est en pire. Balancer « les porcs » sur les réseaux sociaux, compter et afficher le nombre de femmes décédées sous les coups d’un conjoint ou ex-conjoint, manifester contre les violences sexuelles sont autant de procédés militants qui alertent l’opinion publique certes mais ne changent pas fondamentalement la situation. « La guerre, c’est mal ! La paix, c’est bien ! », soit. Et après, qu’est-ce qu’on fait réellement évoluer ? L’accusation, le jugement, la condamnation ne laisse à personne la possibilité de changer. Pire, le conflit augmente. Car la vengeance ne résout rien, jamais. Et c’est pourquoi la justice existe. Il faut le dénoncer : ce féminisme ne produit rien d’autre qu’une surenchère de violence car il entretient ou crée des sentiments d’insécurité, et l’insécurité provoque l’agressivité. A force de penser la violence sexuelle, on l’a voit partout et elle finit par exister à la manière d’une prophétie auto-réalisatrice.
Pour sortir de ce cercle vicieux, ce n’est pas dans la rue qu’il faut aller, c’est en thérapie. « C’est l’homme qui a un problème », « C’est l’homme le problème », « C’est l’homme qui doit changer », on croirait entendre ces couples en consultation qui se déchirent à coup d’accusations. Comment sortir de ce rapport de force, de cette lutte de pouvoir ? Seulement en reprenant la responsabilité de sa vie, seulement en sortant du statut de victime, seulement en arrêtant de projeter sur l’autre ses propres croyances. Soigner ses blessures personnelles d’abord, s’engager pour la justice ensuite. J’en veux pour preuve la récente prise de parole de Vanessa Springora. C’est une femme exemplaire pour nous toutes. Le témoignage qu’elle nous livre dans « Le consentement » est puissant parce que dépassionné. Elle est là, la clé. Il lui en a fallu du temps, trente années. Mais aujourd’hui son propos est posé, nuancé, juste. Il est audible. Et il change en profondeur la société, là où il n’aurait attisé qu’un déversement de haine et de colère s’il avait été balancé sur les réseaux sociaux « façon Metoo ». On dit des féministes qu’elles sont révoltées, indignées, hargneuses, justicières, donneuses de leçon, combattives, aigries, rarement qu’elles sont paisibles, puissantes, rayonnantes. Elles sont en lutte. Non pas que le combat mené pour l’égalité entre les femmes et les hommes soit la cause leur réputation, la raison est intérieure. Ce qui caractérise le mouvement féministe global qui sévit depuis plus d’un demi-siècle, au-delà des différentes branches et sensibilités, est la volonté de s’affranchir des limites de la nature, de sa nature : c’est la haine que les femmes éprouvent pour elles-mêmes, leur corps, leur vie. Simone de Beauvoir, la mère du féminisme moderne, a déclaré la guerre non pas contre les hommes mais contre les femmes. Son œuvre n’est que détestation du féminin et la détestation de soi empêche d’aimer l’autre, le différent.