Il y a comme un malaise aujourd’hui. Nous sommes le 8 mars. C’est la journée de la femme.
On entendra les mots luttes et combat pour la défense des droits et de l’égalité. On reviendra sur les grandes victoires du féminisme et sur celles qu’il reste encore à remporter. On fera la lumière sur ce bon féminisme, un féminisme étatique et ultra moralisateur. Un féminisme de la comparaison entre les femmes et les hommes, un féminisme de l’égalitarisme, un féminisme qui a l’homme pour modèle idéal.
Ce féminisme n’en est pas un.
Certes, ce sont des efforts légitimes et importants de veiller au respect de la dignité des femmes et de leur liberté. Mais ces mouvements ne disent rien des femmes, de leur puissance et du signe qu’elles peuvent être dans notre société. Or, l’enjeu véritable est là.
Grâce à la contraception, emblème de ce féminisme, on a supprimé leur cycle, leurs sautes d’humeur et leur douleur. Libérées de leur corps féminin, les femmes peuvent travailler comme les hommes. La contraception a majoré leur force de travail. On en a fait ainsi de pâles copies d’hommes. Comment dès lors peuvent-elles les concurrencer? Vous conviendrez avec moi qu’une copie, est et sera toujours moins bien que l’original…
Et si la force des femmes était ailleurs? Et si leur puissance était différente? Peut-être parviendrions-nous alors à s’extraire de ce rapport dont elles sortent toujours et encore perdantes. Peut-être qu’elles deviendraient capable de transformer en profondeur nos sociétés où règne l’injustice et la violence.
Il doit y avoir une autre voie, nous devons chercher une autre voie. Et nous la trouverons en regardant et en écoutant les femmes: qu’ont-elles à nous dire? De quoi sont-elles le signe? Dans quel domaine sont-elles puissantes? Et de quelle puissance s’agit-il?
Je cherche une réponse à ces questions.
Dans ma quête, j’ai eu l’occasion de rencontrer trois femmes extraordinaires qui représentent à mes yeux des icônes féministes. Ce sont ni des intellectuelles enfermées dans leur système idéologique, ni des activistes qui n’existent que dans la lutte. Ce sont des femmes qu’on appelle à très juste titre, des sage-femmes. Ce sont elles qui m’ont accompagnée à Paris, à Bruxelles et à New York à mettre au monde mes enfants.
Leur sagesse, elles la puisent dans l’écoute des femmes. Enceinte, à chaque visite mensuelle, elles m’ont demandé: “Comment vas-tu? Comment te sens-tu?”. Elles ont pris le temps d’écouter attentivement mes craintes, mes soucis et mes joies. A chaque accouchement ces mêmes mots: “fais-toi confiance, tu sais mieux que quiconque comment accoucher de cet enfant. Ecoute-toi: bouge, crie, chante comme tu le sens. Tu es capable”. Et lors de ces mises au monde, ce sont des yeux rempli d’émotion, de respect et d’émerveillement qui ont été posé sur moi: “Tu es superbe! Tu es magnifique! Vas-y! Tu vas y arriver!”. Ces femmes m’ont transformée et m’ont rendu véritablement “empowered”, concept anglo-saxon galvaudé et mieux traduit par “en pleine puissance”.
Faire confiance aux femmes, les inviter à s’écouter et laisser s’exprimer leur puissance: ça c’est du féminisme!
Je ne sais pas encore exactement ce que sera mon féminisme, celui que je vous partagerai bientôt. Mais je sais où puiser mon inspiration: chez ces femmes. Elles savent. Elles connaissent les réponses à mes questions.
Elles savent comment libérer la femme qui est en nous!
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