Nouveau job: un projet pilote d’éducation à Paris

Ce matin, j’ai retrouvé mes élèves de secondes comme chaque semaine depuis la rentrée. On a parlé des émotions qui nous habitent, de la manière de les exprimer et de l’importance d’écouter leur message.

Plus tard dans l’après-midi, Sophie et Léa* sont passées dans mon bureau pour parler un peu avant de reprendre l’étude du soir. Elles sont en première et justement, j’en ai profité pour leur demander ce qu’elles espèrent de mon intervention programmée samedi matin prochain devant l’ensemble de leur promo, près de 350 filles et garçons confondus. “Vous avez un discours qu’on a jamais entendu, vous avez une manière de tourner chacune des expériences qu’on peut vivre positivement : c’est libérateur!” m’encouragent-elles depuis qu’elles ont vécu une session avec moi en juin dernier.

Demain, je reprends mes échanges autour du traitement du corps des femmes avec ma classe de prépas, très majoritairement masculine et geek… Jeudi, je parle des menstruations avec les collégiennes sans oublier mon cabinet qui tourne et tourne encore!

Bref, I love it!

Je n’étais pas une des centaines de milliers de personnes dans la rue contre le mariage pour tous ou de ceux qui se sont rassemblés pour fêter le vote ouvrant le mariage aux personnes de même sexe. J’étais loin de l’inquiétude face à l’introduction de la théorie du genre dans les manuels scolaires ou la fierté de lutter contre le déterminisme biologique dès le plus jeune âge. Je n’ai connu ni les conflits familiaux et amicaux sur ces sujets, ni les moqueries et les offenses. J’étais à New York et c’était peut être tant mieux.

A vrai dire, je me suis réjouie que les uns aillent jusqu’au bout de leur logique et réveillent enfin la conscience des autres.

Je débarque à Paris après les premières batailles. De ces combats idéologiques ont germé le désir d’agir, de répondre aux besoins profonds qui sous-tendent la volonté de changement chez ceux qui ne partagent pas les moyens mis en œuvre par le gouvernement actuel. Bref, de proposer plutôt que de s’opposer; de construire plutôt que déconstruire.

Dès mon arrivée, on me confie un nouveau poste absolument fait sur mesure: développer un programme pilote pour les élèves d’un établissement scolaire, parmi les meilleurs de France! 3500 élèves, de la maternelle jusqu’à la prépa: un vrai laboratoire!

L’objectif est d’accompagner le développement psycho-affectif des élèves selon leur âge pour construire l’identité profonde de chaque personne. Au-delà des questions d’orientations sexuelles, de la prévention des MST ou des IVG, il s’agit d’abord de construire des hommes et des femmes en renforçant l’estime de soi, la confiance en soi et l’affirmation de soi pour qu’un “je” libre puisse émerger, capable de se dire et de se donner à l’autre…

A suivre, ma fiche de poste (à retrouver sur LinkedIn).

T.

* les noms ont été changés.

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